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L'artisanat au Cambodge

L'artisanat au Cambodge est essentiellement de type familial et s’ancre dans une longue tradition. Durant le régime des Khmers rouges, certains savoir-faire artisanaux ont bien failli disparaître mais ils sont aujourd’hui en pleine renaissance, sauvés et ravivés grâce à la mémoire des Cambodgiens et l’aide de multiples organisations internationales. Mais l'enjeu n'est pas seulement culturel: dans le Cambodge d'aujourd'hui, l'artisanat joue un rôle économique important et assure souvent un complément de revenu aux familles vivant du travail agricole dans les rizières.

Le tissage de la soie et du coton 


Le tissage est l’un des principaux artisanats cambodgiens, figurant parmi les savoirs-faire traditionnels les plus anciens du pays. Les bas-reliefs des temples représentent ainsi des personnages vêtus de pièces d'étoffes remarquablement travaillées. Les centres traditionnels du tissage de la soie et du coton sont les provinces de Kampong Cham et de Takéo. Le tissage y est toujours florissant et on y trouve encore souvent des métiers à tisser à l'abri des maisons sur pilotis dans les villages.

Un des symboles du tissage au Cambodge est le krama. Ce foulard traditionnel est devenu un emblême national, 
une véritable identité vestimentaire. Outre le krama, la soie cambodgienne, autrefois internationalement réputée pour sa qualité, constitue un autre symbole du tissage au Cambodge. La soie y est encore fabriquée à la main selon les méthodes traditionnelles, malgré des produits de base différents d'autrefois. La fabrication, teinture et tissage, de chaque pièce est très longue, pouvant prendre jusqu’à plusieurs semaines.

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Métier à tisser traditionnel au Cambodge

Les poteries de Kampong Chhnang


C'est à Kampong Chhnang, au confluent du lac Tonlé Sap, et dans les villages alentours (Ondong Rossey, Phum Kedey Thnot, Phum Bagn Chnob, Chrey Ba…) que sont produites les poteries traditionnelles : cette province est le centre artisanal de la poterie au Cambdoge et son nom même, ‘port de la poterie’, souligne ces origines. La poterie est également un artisanat ancré historiquement dans la culture khmère: on peut ainsi admirer de très belles pièces au musée national de Phnom-Penh, notamment certaines poteries zoomorphes caractéristiques.

 Aujourd’hui encore, la manière de travailler reste très ancrée dans les traditions, et reste avant tout une histoire de famille, une caractéristique récurrente de l’artisanat khmer. Les maisons cambodgiennes étant sur pilotis, les familles disposent souvent dans cette province d’un atelier de poterie sous le corps d’habitation. Chaque famille est spécialisée dans une forme spécifique de poteries: pots, jarres, couvercles, vases, cruches, marmites… Les poteries artisanales de Kampong Chhnang s’exportent dans tout le pays.

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Situation de Kompong Chhnang sur le territoire cambodgien

L’artisanat de l’argent s’inscrit également dans une longue tradition. Au onzième siècle, le travail de l’argent était déjà très développé; des objets rituels, notamment le bol à offrandes, étaient utilisés lors des cérémonies religieuses dans les temples.

Les orfèvres cambodgiens utilisent principalement les techniques du ciselage, du martelage et du repoussage, dont ils sont renommés pour être des experts. Les artisans khmers travaillent avec un alliage contenant 70 à 80 pour cent d'argent pur. Aujourd’hui, le travail artisanal de l’argent est une spécialité de la minorité Cham.

Avec l'expansion du tourisme, cet artisanat est en plein développement. Outre les bols, toujours utilisés aujourd’hui lors des cérémonies religieuses, on pourrait citer un deuxième objet phare du travail de l’argent très répandu: les boîtes en argent, qui servaient autrefois à stocker des noix de bétel, de l’opium, des baumes, des produits de médecines traditionnelles ou de petits bijoux…
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Objets khmers en argent

Le travail du cuir


Ce savoir-faire artisanal très répandu au Cambodge est symbolisé par les ‘sbaek’, les marionnettes en cuir, qui trouvent leurs origines dans le théâtre d’ombres khmer, un art qui était très populaire avant la période Khmers Rouges. Aujourd’hui, après des années d’interruption, les troupes de théâtre d’ombres renaissent à Siem Reap, Phnom Penh et Sisophon, soutenues par différentes associations culturelles et organismes internationaux luttant pour la protection des patrimoines immatériels.

Ces marionnettes sont confectionnées en cuir de vache ou de buffle, deux animaux très courants au Cambodge. Finement sculptées afin de créer des jeux d’ombre et de lumière, elles peuvent représenter des dieux, des animaux fabuleux, des rois, des princesses, des personnages de la vie quotidienne... Ces silhouettes sont articulées et enduites d’un vernis végétal.

A lire aussi notre article sur le thnôt, le palmier à sucre, et les produits artisanaux qui en sont issus.