Marin, dessinateur, explorateur, Louis Delaporte est un personnage aux multiples facettes qui apparaît aujourd'hui comme une figure importante de l'histoire de la découverte de la civilisation khmère. Tout commence en 1866 quand Louis Delaporte participe à la mission d'exploration du Mekong de Doudart de Lagrée qui a pour but, au delà de son caractère scientifique, d'affirmer la suprématie de la France dans ses régions et d'en évaluer les ressources économiques. Mais c'est pour l'art khmer que Louis Delaporte va se passionner, dès sa première rencontre avec les temples. Louis Delaporte, choisi pour son coup de crayon et ses qualités de dessinateur, vit le grand choc de sa vie en découvrant le site d'Angkor, un choc esthétique.
Cette mission sera brutalement interrompue en 1868 par la mort de son commandant Doudart de Lagrée, emporté par une maladie tropicale. Les récits de l'expédition illustrés des photographies d'Emile Gsell et des croquis de Louis Delaporte seront publiés entre 1869 et 1873 dans la célèbre revue "Le tour du monde", donnant naissance au mythe d'Angkor. Mais cela ne suffit pas à Louis Delaporte qui se lancera dans une croisade pour la reconnaissance de l'art khmer, aboutissant à la création du Musée des antiquités cambodgiennes du Trocadéro en 1888.
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| Angkor Vat Louis Delaporte, 1873 |
Louis Delaporte se languit en Europe et rêve de retourner à Angkor. En 1873, il repart pour le Cambodge à la tête d'une deuxième expédition qui s'arroge le droit de collecter pour le compte des Musées nationaux des statues, bas-reliefs... "présentant un intérêt archéologique". L'expédition de cinquante hommes est mieux préparée que la première et les excursions dans les temples répondent à un objectif précis: collecter un maximum d'informations et de sculptures, que Louis Delaporte rêve de faire découvrir au public dans un musée.
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| Moulage d'une frise du Bayon |
En 1881, Louis Delaporte effectuera sa dernière mission au Cambodge qui ne durera qu'un mois: gravement malade, il doit être rapatrié d'urgence à Saïgon. S'il ne pourra plus désormais retourner au Cambodge, il poursuit cependant activement à Paris son combat pour un musée d'art khmer. Son obstination aboutira en 1888 à la création du "musée des antiquités cambodgiennes du Trocadéro", où les pièces originales côtoient des moulages en plâtre. Le musée rencontra un certain succès au début du 20e siècle avant de fermer en 1936, quelques années après la mort de Louis Delaporte en 1925.
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