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Le Sommeil d'or, Davy Chou

Le Sommeil d'or, qui a connu un succès mérité dans de nombreux festivals internationaux, est le premier long-métrage du jeune cinéaste franco-cambodgien Davy Chou. Ce documentaire, entre réflexion esthétique et témoignage sur le génocide des Khmers Rouges, est de nature à passionner les cinéphiles Né en 1983 en région parisienne, Davy Chou est le petit-fils de Van Chann, un des plus grands producteurs de l'histoire du cinéma cambodgien. C'est l'histoire méconnue de ce cinéma que son film tente de retracer.

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Raconter l'histoire du cinéma cambodgien disparu


En 2009, Davy Chou part au Cambodge sur les traces d'un passé qu'il ignore en partie. Seulement, depuis le génocide des Khmers Rouges, l'histoire cambodgienne est trouble, et celle de son cinéma l'est tout autant. Sa naissance, en 1960, est tardive mais il devient rapidement un divertissement très populaire. Quinze ans plus tard, le cinéma cambodgien est brutalement liquidé par les Khmers Rouges qui ferment les salles, déportent et assassinent les cinéastes, producteurs et acteurs. Les films sont quant à eux laissés à l'abandon et beaucoup disparaissent. Aujourd'hui, il ne reste qu'une trentaine de films, sur un total de quatre cent, sauvegardés dans la plupart des cas par des exilés sur des cassettes VHS.

Comment réaliser un film sur le cinéma cambodgien en l'absence des images qu'il a produites? Face à cette question, qui n'est pas sans évoquer celle de "L'image manquante" de Rithy Panh, Davy Chou choisit de ne pas montrer d'images. Il renonce également à l'histoire raisonnée, nécessairement parcellaire et décevante, d'un cinéma ayant subi une telle violence. Le cinéaste choisit de partir à la recherche des professionnels survivants qui constituent la seule mémoire de ce cinéma assassiné. Avec eux, Davy Chou remonte le temps, visitant les anciennes salles de cinéma de Phnom Penh, aujourd'hui transformées en karaokés ou en squats. Par un véritable sens de la mise en scène, Davy Chou exalte la beauté et la dignité de ses personnages, perdants magnifiques. 

Une affiche, des photographies, une chanson populaire..., "Le sommeil d'or" donne à voir et à entendre tout ce qui permet d'évoquer et de suggérer ce qu'était le cinéma cambodgien. Mais l'ambition de ce documentaire est encore plus grande. Le cinéaste Ly Bun Yim, racontant l'histoire de son dernier film avorté jusqu'à la tombée de la nuit, montre l'indestructibilité de l'imaginaire.